François RIBOULET est né à Ferrières sur Sichon le 1er mai 1886. Il acquiert une formation de menuisier-charpentier auprès de son père. Lorsqu’il est recensé, en 1906, il exerce le métier de coiffeur et aussi de musicien. Il a probablement appris la musique à l’école du Mayet de Montagne qu’il a fréquentée puisque, à cette époque, il n’y avait pas de société musicale à Ferrières sur Sichon. Sa période sous les drapeaux commence le 8 octobre 1908 au 121ème régiment d’infanterie de Montluçon. Il est tout d’abord élève musicien, puis nommé soldat-musicien, le 6 mai 1909. Il est mis en disponibilité le 25 septembre 1910. En 1909, à Ferrières sur Sichon, se fonde la fanfare l’Amicale qui compte une quinzaine de musiciens dont le directeur est François Riboulet. Pendant la guerre 1914-1918, il est affecté comme coiffeur, en décembre 1914, puis musicien, en novembre 1916 et partira en Orient, en décembre de la même année. Evacué d’Orient, il est hospitalisé à Saint Mandrier, fin septembre 1917. A la fin de la guerre, il s’installe coiffeur au bourg. En 1919, il sera élu conseiller municipal puis, à partir de 1925, adjoint au maire. Excellent trompettiste, il composait lui-même et dirigera, à nouveau, l’Amicale Fanfare de Ferrières sur Sichon.
Pendant la seconde guerre mondiale, il rejoint la Résistance et apporte son aide au « Groupe Franc » des Bois Noirs. Il est arrêté par la Gestapo, le 22 novembre 1943. Quelques jours auparavant, il participe à une réunion du conseil municipal de Ferrières. Un des conseillers d’alors – collaborateur convaincu – propose de rédiger, au nom du conseil, une lettre de félicitations à Pierre LAVAL qui vient de déclarer son soutien, sans faille, à la milice de DARLAND. François RIBOULET s’oppose clairement à cette proposition, suivi par la majorité du conseil. Le conseiller collaborateur, ainsi désavoué, aurait alors lancé: « Tu le paieras cher, RIBOULET! ». Le fils de ce conseiller est inspecteur de police à la garde personnelle de LAVAL et aussi un milicien redoutable ; la vengeance n’a pas tardé! Ce 22 novembre, jour de la Sainte Cécile, aurait dû être un jour de fête pour le musicien émérite qu’était François RIBOULET. Il fut un jour funeste pour lui et sa famille. Ce jour-là, une partie de la population de Ferrières, dont François RIBOULET, assiste aux obsèques de Monsieur SERTONGET. Il est environ 11 heures du matin. Trois allemands, accompagnés d’un interprète, se présentent au domicile de François RIBOULET et demandent à le voir. « Il n’est pas là » leur répond-on. « Où est-il ? » – « Il assiste à un enterrement » – « Nous l’attendons »; Le piège était refermé. François RIBOULET est arrêté dès son retour du cimetière, conduit à Vichy pour y être interrogé puis transféré et interné au camp de Compiègne jusqu’au 17 janvier 1944, et enfin déporté, le 18 janvier 1944, en Allemagne. Il meurt au camp de concentration de Buchenwald, le 13 mai 1944. Décoré des Palmes Académiques le 23 février 1939, il recevra, à titre posthume, la Croix de Guerre avec Palmes, la médaille de la Résistance, le 6 août 1944, la médaille d’Argent de la Reconnaissance Française pour faits de résistance, le 17 mai 1947 et sera fait Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur, le 17 juillet 1955. Une stèle, élevée à sa mémoire non loin de la maison où il vivait, a été inaugurée le 13 juin 1948. Par ailleurs, dans le bourg, la route départementale qui conduit à Vichy porte le nom de « rue François RIBOULET » en hommage au magnifique patriote qu’il fut.