Monument à la mémoire de Marx Dormoy, arrêté le 25/09/1940, interné au centre de Pellevoisin (36) puis à Vals-les-Bains en Ardèche, puis retenu en résidence surveillée au Relais de l’Empereur à Montélimar à partir du 27/03/1941.
Dormoy se sait menacé. Dans la nuit du 25 au 26 juillet. — un peu avant deux heures du matin. — une explosion ébranle l’hôtel, provenant d’une bombe à retardement placée sous son lit. Le débat reste ouvert sur l’identité des commanditaires de cet assassinat : Doriot par haine de Dormoy, les Allemands pour faire pression sur Pétain, ou plus probablement les cagoulards du Comité secret d’action révolutionnaire (CSAR) pour se venger du démantèlement de leur organisation.
Marx Dormoy (1888- 1941), vers 1929
(Photographie Vincens, Musée de la Résistance et de la Déportation de Montluçon et du Bourbonnais)
René Marx Dormoy est né la 1er août 1888 à Montluçon. Son père, Jean Dormoy, est le premier socialiste à avoir été maire de Montluçon de 1892 à 1898. Le prénom de Marx (et non pas Max) est bien évidemment une référence à Karl Marx. René Marx a une sœur aînée Jeanne. Ils connaissent tous deux une enfance défavorisée. René Marx a 11 ans quand il perd son père. La situation matérielle de sa mère l’oblige à rentrer rapidement en apprentissage. Il travaille à l’usine, puis à la mairie de Montluçon. Après son appel sous les drapeaux, il est affecté en Algérie où il fonde un groupe de Jeunesses socialistes et un journal intitulé La Lutte sociale. Après avoir combattu, de 1914 à 1918, comme simple soldat, il regagne Montluçon ; représentant de commerce, il regroupe, à la faveur de ses déplacements, les militants socialistes de l’Allier.
Marx Dormoy prend en 1920 a tête de ceux qui refusent l’adhésion à la IIIe internationale et reste donc à la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) où, devenu secrétaire général de la fédération de l’Allier, il est élu aux élections municipales de 1925. En mai 1926, il est maire de Montluçon et poursuit la modernisation de la ville entamée par Paul Constans.
En 1931 il devient président de l’Assemblée Départementale de l’Allier.
Il est également élu député en 1931. La victoire du Front populaire lui donne un rôle national. En juin 1936, il devient un des plus proches collaborateurs de Léon Blum : il participe à la négociation des accords Matignon ; après le suicide de Salengro, il devient, en novembre 1936, ministre de l’Intérieur. En octobre 1938, il est élu sénateur de l’Allier.
Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vote contre l’octroi des pleins pouvoirs à Pétain. Le 25 septembre 1940, il est arrêté. Il est conduit au Centre d’internement de Pellevoisin (Indre) où seule, sa sœur, une fois par semaine, peut lui parler. Le 31 décembre 1940, il est transféré à Vals-les-Bains (Ardèche). Fin mars 1941, il est placé en résidence surveillée à Montélimar (Drôme), à l’hôtel appelé « Le Relais de l’Empereur », à l’angle de la petite place qui porte aujourd’hui son nom. Dormoy se sait menacé. Dans la nuit du 25 au 26 juillet. – un peu avant deux heures du matin. – ouvert sur l’identité des commanditaires de cet assassinat : Doriot par haine de Dormoy, les Allemands pour faire pression sur Pétain, ou plus probablement les cagoulards du Comité secret d’action révolutionnaire (CSAR) pour se venger du démantèlement de leur organisation. Le gouvernement dit de l’État français interdit le retour de la dépouille à Montluçon. Ce n’est qu’en décembre 1945 que le corps de Marx Dormoy est reconduit à Montluçon où, le 25 juillet 1948, un monument à sa mémoire est inauguré. Après avoir été fait chevalier de la légion d’honneur et médaillé de la Résistance à titre posthume, Marx Dormoy est cité à l’ordre de la nation, le 27 novembre 1946. Son nom honore les voies publiques et les places de plusieurs villes de France. Une station de la ligne 12 du métro parisien porte le nom de Marx Dormoy, dans le 18e arrondissement.
Sitographie : https://maitron.fr/spip.php?article22869, notice DORMOY Marx par Justinien Raymond, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 15 juillet 2021. Vu le 29/12/2021. Bibliographie : Marx Dormoy d’André Touret, éd. Créer, 1998.