Maison de Louis BAVAY – Montluçon

Portrait réalisé par Boris Tazlitsky au camp de Saint-Sulpice-La-Pointe

La maison de Louis Bavay jouxtait l’Hôtel de l’Ecu…

Louis, Auguste, Marie, Bavay (pseudo : Gilbert) est né le 30 octobre 1888 à Bornel (Oise). Mécanicien, il est mobilisé le 1er août 1914. Blessé au combat, le 22 août 1914, il est renvoyé au front en novembre 1914. En mars 1916, il est affecté aux usines SEEV à Issy-les-Moulineaux (département de la Seine). Le 21 septembre 1918, il épouse à Paris Célestine Benoît. De cette union naît, le 25 janvier 1922, au 31 rue Corbeau (10e arrondissement parisien), Louis, Georges, Bavay, dit Tilou,

En 1935, La famille Bavay s’installe à Montluçon. Louis (Auguste) Bavay y tient non seulement un magasin d’articles de pêche, situé place des Trois Ayards (actuellement place Louis Bavay), mais aussi l’hôtel de l’Écu, tout proche. En 1935-1936, il rejoint les communistes et se montre de plus en plus actif dans le parti. Il rentre en résistance dès juillet 1940. Sa femme et son fils l’aident activement dans ses activités clandestines. Durant l’été 1940, les Bavay cachent un député communiste en fuite, Albert Rigal. Ce dernier aide l’entourage de Bavay à imprimer des tracts contre le régime de Pétain. Le 8 octobre 1940, une perquisition a lieu chez les Bavay et Louis (Auguste) est arrêté. Au cours de son incarcération, il tombe sur le verglas, ce qui lui cause plusieurs fractures au pied droit et lui laisse des séquelles importantes. Il est libéré le 28 mai 1941 à la suite d’un non-lieu. Lors des rafles anti-communistes de janvier 1942, les deux Bavay sont arrêtés. Louis (Auguste) est libéré, mais pas Tilou. Le groupe Montluçon-Ville est créé en juillet 1942 par Louis Bavay père, responsable du Front national. Premier groupe armé FTP du département, ce groupe assure des distributions de tracts et opère des sabotages dans les usines. Tilou, revenu à Montluçon en novembre 1942, participe à l’organisation de la manifestation populaire du 6 janvier 1943 contre la réquisition forcée de travailleurs pour l’Allemagne. Après la manifestation, où il joue un rôle déterminant aux côtés de son groupe de JC, il décide de rejoindre la clandestinité. Il met sur pied, avec d’autres camarades, le maquis de Saint-Pourçain-sur-Sioule (camp Hoche).

Le père, qui n’a pas participé à la manifestation du 6 janvier, mais qui est accusé d’avoir créé une atmosphère de soulèvement communiste, est arrêté deux jours plus tard. Il est interné au centre de Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne), le 9 janvier. Il s’en évade, mais est repris. Le 19 juillet 1943, il est condamné, suite à sa tentative d’évasion, à un mois de prison par le tribunal de première instance de Limoges. Il est incarcéré, à Eysses, le 25 juillet 1943. Le 16 août suivant, il est transféré au camp de Noé (Haute-Garonne), puis à celui de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Le 31 juillet 1944, il est déporté de Toulouse à Buchenwald, où il arrive le 6 août par le convoi n° 1 252. Il y reçoit le matricule 69 902. Après la quarantaine, il reste au camp central de Buchenwald, sans doute du fait de son âge et de son état de santé. Il y décède le 24 ou le 26 décembre 1944. Son fils n’a jamais su la date exacte. Tilou a eu plus de chance que son père. Arrêté en septembre 1943, déporté à Dachau, le 18 juin 1944, matricule 73 062, affecté ensuite au kommando de Landsberg, il revient à Montluçon en mai 1945.

Louis (Auguste) Bavay a été homologué au grade de chef de bataillon FFI. Il est déclaré Mort pour la France. La carte de Déporté résistant lui est attribuée à titre posthume.

Sources : Musée de la résistance en ligne – AFMD03