Pour que vive la mémoire.
Il nous est tous arrivé de traverser des moments de découragement, des moments où les efforts consentis ne débouchant pas sur les réussites attendues, le monde se rétrécit autour de soi en perdant sa couleur…
Mais il est aussi des moments de bonheur, des moments d’espoir et de partage…
C’est le message de notre camarade Christophe BOUTIER -professeur documentaliste au Collège Jean de La Fontaine de Saint-Germain des Fossés – qui conduit nombre des jeunes collégiens à s’approprier un patrimoine mémoriel dans des activités pédagogiques qui fortifient leur apprentissage et qui les outillent dans la construction de leur citoyenneté.
Toutes celles et ceux qui ont eu le plaisir de partager des tranches de vie de ses projets ne peuvent que s’en réjouir !
Son témoignage en atteste !
» Parfois, il arrive qu’un enseignant touche du doigt le bonheur : celui de voir qu’il a semé utilement, que certaines têtes blondes, élèves en classe de 3ème, ont pris au vol ses mots pour en faire leur miel. C’est ce qui est arrivé, au CDI (le centre de documentation et d’information) du collège de Saint-Germain-des-Fossés, en ce jour du mois de février 2020, lorsque plusieurs élèves ont fait part du sujet qu’ils ont choisi de défendre pour leur oral du Diplôme National du Brevet.
Si je suis heureux, c’est tout simplement parce que, quatre années après la création de MEMORIAE, le club Mémoires du collège, les fruits sont magnifiques. Plusieurs élèves de 3ème ont choisi de parler des thèmes appartenant au patrimoine mémoriel, à leur histoire familiale et, notamment, celle qui est liée à la Seconde Guerre mondiale.
Ainsi, Tom, qui nous instruira sur le parcours de son ancêtre qui s’est enfui du camp de prisonniers en Allemagne où il était retenu, pour rejoindre la commune de St Christophe, avec la bicyclette passée aux oubliettes de l’Histoire avant de resurgir, exhumée qu’elle fut, du grenier de la grange. Une renaissance « permise par l’existence de « Memoriae » qui allait libérer les souvenirs familiaux et permettre de raconter à la jeune génération sa propre histoire jusqu’ici cachée ! ».Lucie, elle, a souhaité travailler sur les camps de concentration parce ce qu’elle s’est souvenue que, l’an dernier, au mois d’octobre 2019, un beau monsieur de 96 ans, était venu témoigner au collège. Parce que « rien n’est plus fort et incomparable, surtout pas un livre ou un film, que la rencontre d’un témoin et acteur de l’Histoire, comme Guy-Pierre GAUTIER », un ancien résistant déporté à Dachau. Lucie m’a demandé si elle pouvait utiliser le travail du club mémoires, emprunter le livre rédigé parce qu’elle « voulait comprendre comment et surtout savoir pourquoi un être humain avait pu penser l’inconcevable et planifier ce que fut cette Solution finale qui a conduit à la destruction, pour rien, de six millions d’être humains ! »
De petites gouttes, certes, mais surtout l’espoir, qu’un jour de grandes rivières verront le jour. Preuve, s’il en est, que l’on a tous besoin de savoir d’où nous venons, preuve que la jeunesse est prête à plonger dans la « mémoire » et à comprendre le passé pour instruire le présent. A résister pour … exister ! «