Plusieurs sabotages de la voie ferrée sont intervenus dans la période 44-45.
(Témoignage de René Dufaut alias « Sapin »)
25 juin 1944 selon le rapport Jatteau.
… Cette action, nous l’avions menée au début, à l’époque où nous ne disposions pas de détonateurs, d’explosifs et de plastic.
Deux cheminots nous avaient donné la clé de la boîte à outils pour dévisser les rails. Sous un tunnel, vers Noyant, sur la ligne qui conduisait à Montluçon, nous avons dévissé et déplacé légèrement les rails, puis placé plusieurs cartouches d’anciens fusils pour provoquer une explosion qui endommagerait durablement la voie.
Deux cents mètres avant le tunnel, nous avions placé un drapeau tricolore pour arrêter le train et un résistant se tenait sur le tunnel avec un fusil-mitrailleur. Le train contenait cinquante personnes, nous les avons fait descendre du train. Deux allemands n’ont pas voulu obtempérer : par une fenêtre, ils reçurent une grenade qui a dû les anéantir.
Nous avons donné l’ordre au chauffeur de lancer la locomotive à toute vapeur puis de sauter à temps. Le train dérailla comme prévu sous le tunnel, de la fumée sortait des deux bouts du tunnel.
Ça a dû être coton pour dégager tout ça, car sous un tunnel, pas question d’utiliser des grues pour tout soulever. Il faut tout découper au chalumeau en petits morceaux et tirer les morceaux un à un. Voilà une voie ferrée inutilisable pendant un bon moment.
Du côté de l’inventaire des tunnels ferroviaires…