Le Monument aux Morts de Rocles porte en son sommet le buste d’un enfant qui pointe du bout du doigt la maxime pacifiste gravée sur son socle :
« Apprenons à supprimer la guerre »
Comme à Gentioux – Pigerolles en Creuse, c’est au travers des traits de l’enfant que la paix est célébrée à Rocles. Des trois principaux monuments pacifistes du Bourbonnais, celui de Rocles est sans doute le plus émouvant et le plus subtil. Du haut du monument, l’enfant aux cheveux bouclés contemple la foule rassemblée à ses pieds, en pointant du doigt le message gravé dans la pierre : « Apprenons à supprimer la guerre ». Unique en son genre, cette formule pleine d’espoir invite les générations nouvelles à la construction d’un monde sans guerre. En invoquant cet apprentissage le monument souligne aussi la confiance du peuple dans l’école de la République.
Sa construction a été décidée par le Conseil municipal de la commune présidé par M. Chardonnet sitôt après l’Armistice de 1918. C’est le projet de Monsieur Charmillon, entrepreneur au Montet, qui fut retenu en septembre 1919. Le financement a été assuré avec les 1900 francs réunis sur une souscription des habitants de la commune complétée d’une subvention municipale de 1.600 F.
Le projet de Monsieur Charmillon n’avait pas été du goût de la commission départementale d’architecture qui était chargée de donner son avis sur l’esthétique des monuments. La commission avait trouvé que l’inscription « 1914-1918 » gravée en-dessous du buste de l’enfant ne suffisait pas à rendre hommage à la mémoire des enfants de la commune Morts pour la France.Le Conseil Municipal passa outre l’avis de la commission, estimant que le message pédagogique appelant à « apprendre à supprimer la guerre » remplaçait avantageusement la traditionnelle épitaphe« Aux enfants de Rocles Morts pour la France ».