Le Camp Hoche ne figure pas sous cette dénomination dans l’historique des unités combattantes de la Résistance (1940-1944) réalisé par le Général de la Barre de Nanteuil en 1944 sur la base des dossiers d’homologation déposés à Vincennes. Il est nommé « Maquis de Saint-Pourçain sur Sioule » appartenant aux FTPF, répliquant une autre formation nommée « Maquis Compagnie de Saint-Pourçain sur Sioule » appartenant aux MUR.
Parmi la cinquantaine d’actions de ce groupe de maquisards, 34 sont répertoriées par le Gal de la Barre de Nanteuil ; D’autres ont été conduites sans qu’elles aient été citées dans les dossiers d’homologation des Résistants qui en ont déposé un. Parfois des erreurs peuvent se glisser dans des transcriptions hasardeuses de témoignages recueillis des années après les faits ou de documents manuscrits dont l’orthographe est approximative
La nature des actions illustre la fragilité de l’organisation dans les premiers temps de son existence et en même temps la conception que les FTPF entretenaient dans leur volonté d’agir sans attendre, de harceler par tous les moyens les forces d’occupation ou le pouvoir de Pétain…
Par ailleurs au fil de ces actions on peut remarquer le lien entre légaux et clandestins qui n’est pas confiné dans le champ de la logistique et du renseignement : il les réunit jusque dans l’action quand les « sédentaires » sont associés aux maquisards du Camp pour mener à bien certaines initiatives dans lesquelles on peut imaginer un besoin de renforts en nombre ou de bon connaisseurs du terrain…
HISTORIQUE SUCCINCT DU MAQUIS de SAINT-POURCAIN S/SIOULE réalisé par le Général de la Barre de Nanteuil
L’unité a été constituée par Mr. Bavay Louis, Auguste, responsable du Front National pour le Département de l’Allier et organisateur des premiers groupes armés de la région Montluçonnaise. Il eut comme collaborateurs immédiats Zwilling Marcel et Katz Pierre, responsables des Forces Unies des Jeunesses Patriotiques (F.U.J.P.).
A l’origine, ces groupes constitués de 3 membres conservèrent leur composition de base jusqu’en mai 1943, date à laquelle une nouvelle situation imposa une transformation.
A cette date, l’effectif total pour l’unité dénommée « groupe de Montluçon ville » était de 31 francs tireurs contrôlés par l’appareil militaire (ce qui n’exclut pas l’existence de groupes de quartiers et de chantiers qui se sont révélés avoir opérés avant cette date sans contrôle officiel).
A la suite de la manifestation du 6 janvier 1943 (qui fait l’objet d’un compte rendu particulier) le recrutement de déserteurs du S.T.O. et le vaste champ d’opération qu’offrait le département pour le noyau actif des francs tireurs imposèrent la création d’un maquis (le 20 mai 1943 au bois des Mesnichamps*) puis la constitution d’un état-major régional (il faut entendre départemental en fin juin 1943).
Courant août, l’effectif trop important attira l’attention des forces de répressions et obligea une dispersion, dans les forêts des Colettes, de Wéance**, des Bois de Bransat et de Besson. Ce dispositif permit d’ailleurs d’opérer sur tout le département avec plus de facilités.
Dénoncé par un assistant des Chantiers de Jeunesse (aidé des personnes anti-résistance de Boenat et d’Ebreuil) le P.C. du maquis fut attaqué au matin du 25 septembre 1943 par 120 gardes mobiles fortement armés venus de Riom accompagnés d’une brigade spéciale chargée de la répression contre la Résistance.
Au cours de cette nuit, une opération ayant nécessité le déplacement d’un effectif important (tentative de prise du poste d’alerte et du guet allemand des Guinebert à Montluçon) le camp était exceptionnellement gardé par un personnel extrêmement réduit, ce qui permit ä l’ennemi d’encercler très facilement le cantonnement (dans lequel se trouvaient vivres, matériel, armes et munitions accumulés au prix de sacrifices immenses) et de faire prisonnier les premiers éléments qui rentraient de mission.
Etant donné d’une part le préjudice causé par l’enlèvement de la majorité des moyens de lutte, et d’autre part vu les difficultés énormes qu’il fallait prévoir dans le cas d’un hivernage prolongé pour une formation de maquis sur un territoire se prêtant difficilement à ce genre de vie, l’E.M. régional décida :
1) de muter tous les personnels supposés identifiés par la police sur d’autres régions,
2) de dissoudre le camp (30 septembre 1943) et de réorganiser l’appareil militaire sur de nouvelles bases.
A cet effet, de nouveaux responsables furent affectés sur la R. 2.
source : historique des unités combattantes de la Résistance (1940-1944)
* Clairière de La Pièce Plate dans les bois des Champs (le hameau de Ménilchamp et voisin du hameau des Champs. C’est une confusion que les Allemands ont aussi faite en juillet 1944 lorsqu’ils cherchaient armes et maquisards et qu’ils n’ont pas poursuivi plus avant leur recherche aux Champs(où des armes étaient cachées dans un tombereau) pour s’éloigner vers Ménilchamp et n’y rien trouver).
** Il s’agit plus certainement des bois de Veauce et non de Wéance.