Communiqués de presse du Comité National de l’ANACR (affichage chronologique du plus récent au plus ancien en bas de page).
CONTRE LA DÉCLARATION RÉVISIONNISTE DU PARLEMENT EUROPÉEN
Le 1er février 2006, suite à l’adoption le 25 janvier précédant par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe d’une «Résolution 1481» assimilant dans l’un de ses attendus les ex-régimes communistes d’Europe orientale et centrale au régime nazi, l’ANACR, «sans cautionner pour autant les régimes qui, avant comme après-guerre, s’en sont réclamés, ainsi que les graves atteintes aux libertés et aux droits de l’homme qu’ils commirent en son nom, s’élev[ait] fermement contre les tentatives d’assimiler l’idéal communiste à l‘idéologie nazie, tentatives qui – telle celle récemment menée à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe – n’ont d’autre objet ou pour conséquence que de relativiser le caractère monstrueux et la spécificité du nazisme». Et rappelait qu’«au nom de leur idéal, des millions de communistes, tant dans les pays occupés par les nazis, l’Italie fasciste ou le Japon, qu’en Allemagne même et dans les autres pays fascistes, ont, fraternellement unis aux autres résistants de toutes opinions démocratiques, lutté avec eux pour abattre la «bête immonde», et que des centaines de milliers voire des millions d’entre eux ont donné leur vie dans ce combat pour la Liberté et la dignité humaine. Elle rappel[ait] aussi le rôle capital de l’Union soviétique aux côtés des alliés américains, britanniques et français dans la victoire sur l’Allemagne hitlérienne et le fascisme japonais».
Treize ans plus tard, se référant explicitement à cette «Résolution 1481» du Conseil de l’Europe, le Parlement de l’Union européenne, dans sa session du 19 septembre 2019 – a récidivé, en adoptant une déclaration «sur l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe» concernant le Pacte germano-soviétique d’août 1939, dont c’est le 80ème anniversaire et qui est présenté en ces termes comme étant le responsable de la 2ème Guerre mondiale : «la Seconde Guerre mondiale, conflit le plus dévastateur de l’histoire de l’Europe, a été déclenchée comme conséquence immédiate du tristement célèbre pacte de non-agression germano-soviétique du 23 août 1939, également connu sous le nom de pacte Molotov-Ribbentrop, et de ses protocoles secrets, dans le cadre desquels deux régimes totalitaires ayant tous deux l’objectif de conquérir le monde se partageaient l’Europe en deux sphères d’influence»…
Les députés européens – dont hélas des Français n’étant pas tous du Rassemblement national – ayant signé ce texte ont ainsi escamoté l’Anschluss de l’Autriche par le Reich en février 1938, l’occupation des Sudètes tchécoslovaques abandonnés en octobre 1938 à Hitler lors de la Conférence de Munich par la France et la Grande-Bretagne, le démembrement de la Tchécoslovaquie et l’annexion au Reich de la Bohême-Moravie en mars 1939, mais aussi les agressions italiennes contre l’Ethiopie en octobre 1935 et contre l’Albanie en avril 1939, du Japon contre la Chine en 1937, tous événements intervenus avant la signature du Pacte germano-soviétique… Pensent-ils que ces événements n’auraient aucun rapport avec la Seconde Guerre mondiale ? Si tel était le cas, ce serait plus que navrant, affligeant !
Ce texte du Parlement européen du 19 septembre 2019 constitue de fait un véritable manifeste d’écriture révisionniste de l’Histoire, qui a soulevé dans la plupart des pays de l’Union Européenne l’indignation non seulement des anciens combattants contre le nazisme et le fascisme, mais aussi celle de femmes et d’hommes de diverses sensibilités de toutes générations soucieux de vérité historique, de ne pas voir banalisée la spécificité génocidaire du nazisme en la diluant dans le concept de totalitarisme, d’élus de toutes tendances démocratiques ainsi que de très nombreux historiens spécialistes de la Seconde Guerre mondiale.
La «Fédération Internationale des Résistants» («F.I.R.»), qui rassemble 38 associations d’anciens Résistants et de passeurs de mémoire des valeurs et combats de la Résistance – dont l’ANACR – de 24 pays européens et Israël, a publié le 24 septembre dernier à propos de cette Résolution du Parlement européen la déclaration suivante, à laquelle l’ANACR – qui réitère sa condamnation du 1er février 2006 – s’associe pleinement : «La FIR et ses fédérations membres ne peuvent approuver cette résolution en aucune façon. Le texte de la déclaration [du Parlement européen] n’indique pas l’avenir de l’Europe, mais constitue un retour idéologique aux pires moments de la guerre froide… »
L’ANACR
Le 15 novembre 2019
LUTTER CONTRE ANTISÉMITISME ET TOUS LES RACISMES
Depuis que l’extrême-droite a été portée au début des années 1970 sur les fonts baptismaux par les héritiers directs des fascistes et collaborateurs de la période noire de l’Occupation de notre pays, le discours raciste a connu une expansion à la mesure du développement de son influence électorale. D’autant plus que d’autres forces politiques, par conviction ou surenchère démagogique à visée électorale, en ont repris les thèmes, contribuant ainsi à la diffusion du poison.
Les immigrés ont été ces dernières décennies constamment visés par ce discours raciste et xénophobe, un discours qui a pris ces dernières années une ampleur et une virulence inégalées alors que se développaient d’importants mouvements migratoires de populations fuyant la misère, la répression, la guerre. En ont été la cible des immigrés venus d’Afrique Noire, des Arabes et Kurdes du Proche-Orient et du Maghreb, d’Asie du Sud mais aussi des Roms venus d’Europe centrale, orientale et balkanique.
Depuis ces dernières années a resurgi, en s’appuyant de manière contemporaine sur la crise sociale, la dégradation des conditions de vie de la population de notre pays et sur le contexte du conflit du Proche-Orient, un discours raciste, puisant ses racines dans l’antisémitisme de l’Affaire Dreyfus, des ligues fascistes de l’entre-deux guerres et du régime pétainiste, et qui, reprenant les poncifs les plus éculés faisant de tous les Juifs des gens riches, les désigne comme les véritables détenteurs du pouvoir économique et les manipulateurs complotistes du pouvoir politique, les solidarise indistinctement avec la politique d’Israël au Proche-Orient notamment dans sa négation des droits nationaux du peuple palestinien.
Ce discours raciste anti-Juifs, antisémite, est une falsification intolérable de la réalité dans ses dimensions historiques, sociologiques, politiques, il a hélas déjà tué dans notre pays. Ces crimes odieux, qu’illustre le sort tragique d’Ilan Halimi, des enfants de l’école juive de Toulouse, de Sarah Halimi et Mireille Knoll, dont les auteurs et complices doivent être le plus sévèrement punis, quelles que soient leurs motivations, auxquelles aucune perversion de raisonnement ne peut apporter la moindre justification, doivent cesser ; il faut les condamner avec la plus grande énergie et manifester la plus grande vigilance à l’encontre des discours et actes antisémites, particulièrement dans un pays comme le nôtre où, dans un passé pas si lointain, ils ont fait des dizaines de milliers de victimes.
Le combat contre l’antisémitisme, contre tous les racismes et la xénophobie, doit être une préoccupation de tous, en premier lieu des pouvoirs publics, des médias et du système éducatif. A l’ignorance et aux préjugés tenaces il faut opposer la connaissance. Ainsi, la communauté juive est, comme d’autres, une composante fondatrice du peuple français depuis le haut-Moyen âge, et il est inacceptable que quiconque, quelle que soit son idéologie, prétende que les Juifs ne sont pas des Français comme les autres et dise que leur place serait ailleurs que dans leur pays.
L’ANACR est porteuse de la mémoire des combats de la Résistance, qui rassembla dans ses rangs des femmes et des hommes qui croyaient au ciel dans la diversité de leurs religions ou qui n’y croyaient pas, qui étaient Français de naissance ou immigrés, naturalisés ou non, mais qui partageaient le même idéal antifasciste, démocratique, humaniste et antiraciste. Ce combat reste aujourd’hui pleinement le sien.
L’ANACR
Le 18 février 2019
CONTRE TOUTE CONFUSION MEMORIELLE
L’Armistice signé le 11 novembre 1918 entre les plénipotentiaires allemands et alliés mettait un terme à la poursuite de la première des grandes tragédies du 20ème siècle que connurent la France, l’Europe et le Monde : la Première Guerre mondiale. Une guerre qui fit 18,6 millions de morts, dont 7,9 millions de militaires dont 1,4 million de Français, 21,22 millions de blessés militaires dont 4, 266 millions de Français, des dizaines de millions d’orphelins…En cette période commémorative du Centenaire de la première Guerre mondiale, c’est en premier lieu à elles et eux que nous pensons…
C’est pourquoi l’ANACR a désapprouvé le fait d’associer à la date du 11 novembre l’hommage rendu à toutes les victimes de tous les conflits. Celles de la Première Guerre mondiale, par leur ampleur, par le traumatisme ressenti par des centaines de milliers de leurs familles et par la société française méritent qu’une journée d’hommage spécifique leur soit dédiée. Hommage auquel elle s’associe.
Une polémique a été ouverte concernant Pétain et son éventuelle intégration dans un hommage aux maréchaux de France ; l’idée en a heureusement été abandonnée. Rappelons tout d’abord que la notion de «vainqueur de Verdun» associée au nom de Pétain, leitmotiv pendant 4 années de la propagande du régime de l’Etat français entre 1940 et 1944 dont il fut le chef, a été contestée dès le début des années 1920 par Clémenceau, Joffre et Foch, et que sa pertinence est encore de nos jours matière à controverse historique entre historiens spécialisés de la Première Guerre mondiale.
Rappelons aussi que depuis sa condamnation le 15 août 1945 par la Haute-Cour de Justice à la peine de mort pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison, à la dégradation nationale et à l’indignité nationale, c’est d’«ex-maréchal de France» qu’il faut parler. Et que Pétain, ce fut dès juin 1940 le défaitisme qui conduisit à l’armistice capitulard, l’assassinat en juillet de la République, la «voie de la collaboration» avec l’Allemagne dans laquelle il déclara s’engager après son entrevue avec Hitler à Montoire, la politique antisémite qu’il mit en œuvre dès octobre 1940… Ce qui se prolongea notamment par la mise en place d’un meurtrier système répressif à l’égard des démocrates, des patriotes, des Résistants, par la participation aux côtés des nazis à la déportation des Juifs vers les camps de la mort, par la création de la criminelle Milice française…
Il n’est pas dans notre propos d’effacer quiconque de l’Histoire. De là à célébrer un personnage tel que Pétain, il y a un pas que l’on ne saurait franchir.
Le 8 novembre 2018
Contre le terrorisme
De nouveau la barbarie du terrorisme a frappé notre pays, assassinant à Carcassonne le passager d’une voiture, et à Trèbes un client et un employé de supermarché, ainsi qu’un lieutenant-colonel de gendarmerie ayant courageusement proposé de se substituer à une employée prise en otage par le criminel se réclamant de l’intégrisme religieux dit «Etat islamique», sacrifiant ainsi sa vie. D’autres victimes du tueur – qui a fini par être neutralisé – sont ou ont été dans un état critique.
La condamnation de tels actes ne peut qu’être totale, ils ne peuvent trouver aucune justification, de quelque ordre que ce soit. Et la volonté de lutter en France et à l’étranger contre leurs auteurs, leurs complices, leurs commanditaires, et l’idéologie qui les inspire doit être sans faille, les moyens nécessaires pour les combattre mis en œuvre, et ce dans le respect de nos valeurs.
Car, si l’intégrisme et le terrorisme qui en découle menacent nos vies et notre mode de vie, ils menacent aussi directement nos principes humanistes et démocratiques qu’ils abhorrent et dénoncent, et indirectement en suscitant des discours xénophobes, autoritaires, potentiellement liberticides qui hélas se multiplient.
En ces moments dramatiques, l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR) s’associe à la douleur des familles des victimes de Carcassonne et Trèbes, Jean Mazières, Christian Medves, Hervé Sosna et Arnaud Beltrame, et pleinement à l’hommage rendu à l’abnégation du lieutenant-colonel Beltrame.
Le 26 mars 2018
POURSUIVRE LE COMBAT DES RÉSISTANT(E)S CONTRE LE FASCISME
Comme la langue d’Esope, Internet peut être le meilleur et le pire.
Le meilleur c’est, en ces temps anniversaires de la création du Conseil National de la Résistance et de la publication de son Programme, faciliter la transmission de la mémoire de ce que furent les combats et les valeurs des Résistantes et des Résistants, l’hommage rendu à leurs sacrifices, aux victimes de la barbarie fasciste et nazie. Ce sont cette transmission et cet hommage qui doivent en premier lieu nous mobiliser car, outre qu’ils participent au devoir de mémoire, ils répondent au besoin de mémoire de notre société, ils sont un antidote aux poisons du fascisme, de la xénophobie et du racisme qui diffusent aujourd’hui dangereusement.
Le pire, ce sont ces sites internet de ces partis d’extrême-droite qui, pays après pays, sur la base de discours démagogiques, populistes, xénophobes, anti-immigrés et racistes largement diffusés sur le web, entrent dans les parlements nationaux au gré des scrutins qui se succèdent, y intègrent des coalitions voire des majorités de droite extrême et d’extrême-droite, s’approchent des gouvernements ou même y accèdent. C’est là le véritable danger qui menace y compris en France, et qu’il faut combattre sans faillir.
Et il y a aussi sur Internet l’odieux, arme de propagande de groupuscules le plus souvent réduits à quelques individus, et qui escomptent bien, par les réactions légitimes que ne peuvent que susciter leurs provocations ignobles, telles leurs insultes contre les Résistant(e)s et les Déporté(e)s, sortir ainsi un peu de leur obscure marginalité. Nombre d’entre eux, conscients de tomber sous le coup des lois de la plupart des pays européens, se gardent bien de signer leurs abjections, de donner une adresse et prennent la précaution de domicilier leurs sites dans de lointains pays insulaires du Pacifique ou aux… Etats-Unis, où le Premier amendement de la Constitution sur la liberté d’expression – y compris celle des nazis ! – leur garantit l’impunité et la poursuite de leurs méfaits, les plaçant ainsi hors d’atteinte de la justice française.
Ayant parfois un statut juridique légal, d’autres groupuscules, souvent de ce fait plus précautionneux dans leurs expressions publiques car pouvant être l’objet de poursuites, mais partageant fondamentalement la même idéologie fasciste que les anonymes de l’Internet, emploient la même tactique de provocations dans l’espoir de susciter des réactions les rendant visibles et leur permettant d’accéder à la presse locale voire nationale, à la télévision régionale ou nationale. L’un d’entre eux – animé par un «dissident» (?) du Front national, qui cherche ainsi à se faire un nom dans le microcosme de la «fachosphère» – a, sans vraiment croire à leurs chances de réussite, multiplié récemment – pour donner l’illusion d’une implantation nationale – les demandes d’ouverture de local à travers la France, dont la plus provocatrice a été effectuée à Tulle, ville martyre.
Il est de la responsabilité des Pouvoirs publics nationaux de veiller à ce que tous les agissements et dires de ces groupuscules fascistes et néonazis tombant sous le coup de la loi française soient poursuivis, à ce que leurs auteurs soient condamnés sans faiblesse et leurs structures – y compris virtuelles – interdites. Il est de celle des Pouvoirs publics municipaux et départementaux de faire échec à leurs tentatives d’implantation ou d’expression locale, qui sont par leur nature des troubles de l’ordre public, car il serait impensable qu’elle ne suscitent pas la protestation scandalisée de tous les humanistes, démocrates, républicains, antifascistes, au premier rang desquels se situent les militants de l’ANACR.
L’ANACR qui, en le rappelant et en en diffusant les valeurs, affirme sa volonté de poursuivre le combat des Résistant(e)s contre le fascisme et dit son affectueuse solidarité avec les Ancien(ne)s Résistant(e)s et Déporté(e)s victimes d’insultes et calomnies.
Le 20 mars 2018
DÉCLARATION GAZA
Six ans après l’«Opération plomb durci», menée dans la bande de Gaza par Israël en décembre 2008-janvier 2009, qui en 22 jours entraina la mort de 1 400 Palestiniens, dont environ 300 enfants et des centaines de civils, la guerre fait à nouveau rage au Proche-Orient. Preuve s’il en était besoin que les politiques de force qui ont prévalu depuis plus d’un demi-siècle n’ont toujours fait que préparer le conflit suivant, en même temps qu’elles semaient la mort et les destructions, qu’elles attisaient les haines, favorisaient la montée des extrémismes, déstabilisaient la région et mettaient en péril la paix mondiale.
Près d’un mois depuis le début de la nouvelle offensive israélienne contre Gaza, le sinistre bilan de «Plomb durci» est dépassé : plus de 1800 Palestiniens ont déjà été tués, dont plusieurs centaines d’enfants, des milliers d’autres blessés. Des tirs d’artillerie, de blindés, de navires de guerre ont, avec des bombes et missiles largués par avions ou drones, écrasé des quartiers entiers d’habitation, des écoles – dont plusieurs administrées par l’ONU, touché des hôpitaux, détruit des équipements collectifs vitaux pour la population. Plusieurs centaines de milliers de personnes sont réfugiées, sans abri. Il faut que la communauté internationale fasse cesser sans condition la poursuite de ce massacre et vienne d’urgence en aide aux populations civiles.
Les racines du conflit sont multiples, plongeant dans l’histoire ancienne et récente de la région et du monde, les raisons de sa persistance mêlant aspirations nationales légitimes de tous les peuples, ambitions hégémoniques régionales, rivalités stratégiques mondiales. Un contexte rendant difficile la définition des conditions d’une paix juste et durable.
Ce n’est qu’en respectant les principes de la Charte de l’O.N.U., par le recours à la négociation, en prenant en compte l’aspiration de tous les peuples de la région à vivre en paix, dans un Etat national – y compris pour le peuple palestinien qui en est privé par la force – à l’indépendance et à l’intégrité territoriale garanties par la communauté internationale dont on doit faire respecter les décisions, que pourra s’établir cette paix juste et par là même durable.
Condamnant avec fermeté les attaques délibérées dont sont victimes les populations civiles, palestinienne et israélienne, l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR), fidèle aux valeurs humanistes qui ont inspiré le combat des Résistants et leur refus de l’oppression, appuiera toutes les initiatives – en premier lieu celles que se doit de prendre la France – pouvant contribuer à mettre au plus vite un terme à l’actuelle effroyable et révoltante effusion de sang, en respectant les droits des peuples, dont le premier est le droit à la vie.
Paris, le 1er août 2014
AFFAIRE PAPON
En 1998, Maurice Papon a été condamné à dix ans de réclusion pour complicité de crimes contre l’humanité. Secrétaire général de la Gironde, sous l’Occupation, il a été reconnu coupable de l’envoi dans les camps de la mort de plus de 1.600 membres de la communauté juive.
Au cours de son procès, Maurice Papon n’a jamais exprimé le moindre regret et son recours en grâce a été rejeté deux fois par le Président de la République. Il a saisi la Cour européenne de Strasbourg contre son maintien en détention et quelques personnalités, étrangères au pétainisme, lui apportent leur soutien.
Le libérer équivaudrait à lui accorder un sursis que la Cour d’Assises lui a refusé. Ce serait un encouragement aux révisionnistes et aux nostalgiques de la collaboration. S’il est un devoir d’humanité, c’est d’épargner aux familles des victimes une insoutenable épreuve.
Cependant l’A.N.A.C.R. n’entend pas intervenir dans une polémique dont Maurice Papon serait le centre. Le pays est confronté à des problèmes plus urgents que la libération d’un homme qui bénéficie de conditions exceptionnelles d’emprisonnement refusées aux détenus âgés de plus de quatre-vingts ans et souvent au seuil de la mort.
Paris, le 18 janvier 2001
ELECTION PRÉSIDENTIELLE 2002
Composée de résistants ayant appartenu à tous les mouvements et réseaux, à toutes les organisations membres du Conseil National de la Résistance, et se réclamant de toutes les familles de pensée attachées à la République et à l’humanisme affirmé par les plus grandes pages de son histoire,
l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (A.N.A.C.R.), combat inlassablement depuis des dizaines d’années les individus et les organismes qui s’inspirent des idéologies vaincues en 44 et 45 au prix de terribles sacrifices : le racisme, la xénophobie, les méthodes fascistes et pétainistes de direction du pays.
Bouleversée par le pourcentage de suffrages obtenus, lors de l’actuelle élection présidentielle, par un candidat qui a connu des condamnations et une suspension de mandat électoral pour violation des lois protégeant le moral de la Nation de ces idéologies criminelles, l’Association appelle les électeurs fidèles à la France du Général de Gaulle, de Jean Moulin, de Pierre Brossolette, de Danielle Casanova, de Jacques Renouvin et de tant d’autres à s’unir et à unir autour d’eux les Français attachés à la dignité de leur pays.
L’A.N.A.C.R. Paris, le 22 avril 2002
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Rassemblant, aux côtés des Résistants regroupés dans l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR), des femmes et des hommes de toutes opinions démocratiques, les « Amis de la Résistance (ANACR) », qui s’assignent pour mission de perpétuer le souvenir du rôle joué par la Résistance dans la libération de la France et pour y restaurer la démocratie, ainsi que de poursuivre son combat pour les valeurs humanistes, démocratiques et nationales qui l’inspirèrent, n’ont pas vocation à intervenir dans les débats électoraux et encore moins à donner des consignes de vote.
Mais, le résultat du premier tour de l’élection présidentielle pose un problème d’une toute autre nature : c’est, avec le score cumulé à près de 20% de Le Pen et Maigret, l’irruption avec effraction dans le choix proposé aux Français pour le second tour des idées de haine puisant leur source dans les idéologies du fascisme et de la collaboration pétainiste vaincues en 1944 et 1945.
C’est là une situation grave, qui appelle la mobilisation et le rassemblement de tous ceux qui refusent le racisme, la xénophobie et les menaces contre la démocratie.
«Amis de la Résistance (A.N.A.C.R.)». Paris, le 22 avril 2002
GUERRE EN IRAK
Profondément inquiète par les menaces de guerre imminente en Irak et au Proche-Orient, l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (A.N.A.C.R.) tient à réaffirmer son attachement à la Paix, et à la recherche de la solution par la voie pacifique et dans le cadre légitime de l’O.N.U. des conflits pouvant survenir entre Etats.
Avec l’Union Française des Associations de Combattants (U.F.A.C.), l’ANACR «considère que la plupart des conflits armés qui se sont déroulés depuis la fin de la deuxième guerre mondiale auraient pu être évités et bien des vies épargnées si les Etats membres des Nations Unies [en] avaient respecté les principes comme ils s’étaient solennellement engagés à le faire et permis à l’O.N.U. d’assumer pleinement les fonctions qui lui sont dévolues par la Charte», dont le contenu est directement la conséquence de la victoire sur le nazisme et sa politique d’agression.
Condamnant fermement le terrorisme qu’il soit le fait d’individus, d’organisations ou d’Etats, les agressions directes ou dites «collatérales» contre les populations civiles et la négation des droits nationaux dont de nombreux peuples sont victimes, l’ANACR et les «Amis de la Résistance (ANACR)» apportent leur soutien à la position prise par la France en faveur du règlement pacifique du conflit menaçant, au-delà de la dictature féroce qui l’opprime, le peuple irakien déjà éprouvé par 12 ans d’embargo, et de bombardements effectués sans mandat de l’O.N.U..
L’ANACR et les «Amis de la Résistance (ANACR)» entendent conjuguer leurs efforts avec tous ceux qui en France et dans le monde s’élèvent contre la guerre qui s’annonce.
L’A.N.A.C.R. Paris, le 14 mars 2003
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C’est avec une profonde émotion que l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (A.N.A.C.R.) a appris le début des frappes aériennes contre l’IRAK, sans aucun mandat des Nations-Unies.
Avec le monde combattant et résistant français, avec l’immense majorité des peuples et gouvernements du monde, l’A.N.A.C.R. et les « Amis de la Résistance (A.N.A.C.R.) » exigent la cessation immédiate de la guerre dont le peuple irakien sera la principale victime, et le retour aux processus de négociations sous l’égide des Nations-Unies pour atteindre les buts légitimes de la communauté internationale en matière de désarmement, de sécurité et de démocratie.
L’A.N.A.C.R. Paris, le 20 mars 2003
DÉFENSE DU 8 MAI
L’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR), dont les adhérents font partie des générations qui ont le plus été éprouvées par la canicule, partage le souhait exprimé par la grande majorité des Français que soient consacrés les moyens nécessaires – et donc supplémentaires – à l’amélioration des conditions de vie et de soins des plus âgés.
Il n’est pas de la nature de notre association – en dehors du budget des Anciens combattants – de porter appréciation sur les choix budgétaires du gouvernement, quel qu’il soit, tant dans le domaine des ressources que dans celui des dépenses.
Parmi les options envisagées pour financer l’effort nécessaire pour que notamment ne se renouvelle pas le drame de l’été 2003, il y aurait la suppression d’un jour férié ; il appartiendrait à la représentation nationale de se prononcer à cet égard.
Dans l’hypothèse où cette solution serait choisie, divers organes de la presse écrite, radio et télévisuelle ont avancé la date du 8 mai comme étant celle la plus susceptible d’être retenue.
L’A.N.A.C.R. – et avec elle l’Association Nationale des Ami(e)s de la Résistance (ANACR) – ne peut que s’élever contre une telle éventualité : il serait paradoxal que soit supprimée cette journée de commémoration de la victoire contre le nazisme le 8 mai 1945 au terme de six années d’une guerre sans équivalent dans l’Histoire, journée de la mémoire des souffrances endurées durant l’Occupation et des sacrifices consentis pour libérer la France précisément par ces générations à l’égard desquelles ont entend à juste titre manifester la solidarité nationale.
Le 8 mai doit rester cette journée d’unité nationale lors de laquelle se rassemblent les Français, indépendamment de leur âge, de leurs origines, de leurs convictions politiques, philosophiques ou religieuses, pour dire leur attachement à la liberté, à l’indépendance nationale, aux valeurs humanistes.
Paris, le 27 août 2003
Robert CHAMBEIRON Président-délégué de l’ANACR
CONTRE L’IGNOMINIE
Oradour-sur-Glane, le village à la population brûlée vive ou fusillée, Tulle et ses pendus, Villeneuve d’Ascq et ses massacrés…, ce sont les noms les plus connus d’une longue liste de villes et villages martyrs à travers toutes les régions de France, victimes, du printemps à l’automne 1944, d’une soldatesque nazie aux abois et de ses supplétifs français.
Cette dramatique réalité rend d’autant plus scandaleux et condamnables les propos de Le Pen concernant une soi-disant modération de l’Occupation, féroce et criminelle dès son début, et ses insinuations allusives concernant le drame d’Oradour, elle rend leur auteur d’autant plus abject et méprisable.
En cette année de 60ème anniversaire de la Victoire sur le nazisme, nous n’oublions pas que des Français – Le Pen fit de certains d’entre eux des cadres de son parti – prostituèrent notre drapeau national dans les rangs d’organisations criminelles (LVF, Milice, Waffen-SS «française») alors que des Allemands antifascistes sauvaient l’honneur de leur pays en combattant sur notre sol, les armes à la main et aux côtés des Résistants français, la Wehrmacht nazie et ses complices des forces de répression pétainistes.
Les dernières déclarations de Le Pen nous confortent dans notre souci d’ancrer dans la mémoire collective de notre pays, et plus particulièrement dans celle de sa jeunesse, le souvenir des combats et sacrifices des Résistants pour restaurer la dignité de la France et la liberté de son peuple, par l’instauration d’une Journée Nationale de la Résistance, le 27 mai, jour anniversaire de la création en 1943, sous la présidence de Jean Moulin, du Conseil National de la Résistance, conjointement à l’instauration le 18 juin d’une Journée Nationale de la France Libre.
Paris, le 13 janvier 2005
Les Présidents de l’ANACR
Robert CHAMBEIRON
Secrétaire général adjoint du Conseil National de la Résistance
Grand’Croix de la Légion d’Honneur
Pierre SUDREAU
Déporté-Résistant, ancien ministre
Grand’Croix de la Légion d’Honneur
Louis CORTOT
Compagnon de la Libération
« Profondément indignée par les nouveaux propos négationnistes de Le Pen tendant à exonérer les occupants nazis de leurs crimes, propos d’autant plus ignobles qu’ils concernent les victimes du massacre d’Oradour et des autres villes et villages martyrs, l’Association Nationale des Ami(e)s de la Résistance(ANACR) s’associe pleinement à la déclaration de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR) du 13 janvier condamnant vigoureusement les termes des récentes déclarations de Le Pen.
Elle partage aussi son souci d’inscrire dans la mémoire collective de notre pays, par l’instauration d’une Journée Nationale de la Résistance le 27 mai, conjointement à une Journée Nationale de la France libre le 18 juin, le souvenir des combats que menèrent les Résistants contre ceux – nazis et collaborateurs pétainistes – dont Le Pen, par ses propos est, l’héritier.
L’Association Nationale des Ami(e)s de la Résistance.
Paris, le 14 janvier 2005