La Stèle de Chapillère est érigée en hommage aux Résistants des maquis HOCHE et Danièle CASANOVA. Cette stèle accueille chaque année une cérémonie commémorative le deuxième dimanche de mai. Cet hommage regroupe dans le même souvenir les combattants du maquis Hoche (premier maquis de l’Allier établi au printemps 1943 dans les taillis au fond de la vallée du Douzenan au delà du village des Champs) et du maquis Danièle Casanova qui lui a succédé sur le même secteur géographique après le 6 juin 1944.
Un maquis mobile
Pour des raisons de sécurité comme pour les besoins de l’action, le camp Danièle Casanova passe d’un lieu à un autre pendant que des petits groupes de combattants vont réaliser leurs actions, parfois à plusieurs dizaines de kilomètres.
Une cible pour la répression
A deux reprises, le camp va être attaqué les 16 et 18 juillet 1944. A Renaudière, après qu’une escarmouche avec des soldats allemands en reconnaissance ait signalé la présence du maquis l’encerclement oblige au repli sur le secteur de Besson. Puis dans le secteur du château de Bost après ce premier repli, la seconde attaque fera deux morts, Roger Bellien et Marc Bonnot, et un blessé, Roger Magnière, sans compter les prisonniers des rafles qui ont suivi. Quelques jours après la dispersion la plupart des maquisards se retrouveront vers Meillers ; ils se reformeront alors en unité de combat pour harceler les unités allemandes qui se repliaient vers le nord-est et participer ensuite à la libération de Moulins.
Jean AMEURLAIN (Jean-Louis), un des fondateurs du maquis…
Insoumis aux Chantiers de Jeunesse et réfractaire au STO, Jean Louis Ameurlain entre dans la clandestinité. Après avoir échappé à la police de Pétain, il gagne la région de Saint-Etienne où il fait partie des responsables FTPF de Loire et Haute-Loire. Après un passage en Ardèche il regagne l’Auvergne avec la responsabilité des FTP et de l’Inter-Région Loire, Haute-Loire, Puy de Dôme, Cantal et Allier. Suite à l’arrestation de trois autres responsables en gare de Clermont-Ferrand il se retrouve isolé et regagne l’Allier où il sait pouvoir renouer des contacts avec le Front National et les FTPF. C ‘est alors qu’il participe à la création du Camp Danièle Casanova en juin 1944 en forêt de Moladier avec le chef de Compagnie FTP Lamarque et l’aide précieuse de Jean-Marie Livernais, fin connaisseur de la région. C’est aussi lui qui sera à l’initiative de l’embuscade de Châtillon tendue le 25 juin 1944 à un convoi allemand qui fera sept victimes côté allemand et trois véhicules détruits, sans perte ni blessé du côté des maquisards. C’est également sous son commandement que les troupes du maquis vont parcourir les villages du secteur dans leur fameux « périple du 14 juillet » qui aura le mérite de mobiliser une population proche de sa délivrance ; mais qui aura aussi l’inconvénient d’alerter la police de Pétain et les allemands qui allaient attaquer le surlendemain.
Instituteur à Cressanges avec son épouse -après l ‘Ecole Normale de Moulins-, il établit les contacts avec les familles paysannes déjà engagées dans la Résistance.
La guérilla
Les maquisards sont passés ma ît r e s e n ma ti è r e d e harcèlement dans une tactique de guérilla qui privilégie les engagements de courte durée pour des petits groupes très mobiles. C’est ainsi que le camp Danièle Casanova compte à son actif de nombreux sabotages (pylônes et transformateurs électriques, voies ferrées ) , des embuscades, des accrochages avec prisonniers et récupération d’armes.