Stèle Roger IMBERT – Bézenet

Le 12 août 1944, une colonne allemande circulant sur la RN 145 fut prise en embuscade par les maquisards, Les soldats allemands rescapés arrêtèrent Roger IMBERT au Puy Pochin ; brutalisé et fusillé 200 m plus loin, il a été laissé pour mort, agonisant jusqu’au lendemain.
Une stèle indique l’emplacement de son exécution au bout de la rue qui porte maintenant son nom.

Roger, Émile, Imbert est né, le 21 avril 1910, à Paris (14e arrondissement). Confié l’année de sa naissance à l’Assistance publique, il est placé dans l’Allier. En 1944, il habite à Bézenet, au Vigneau, et travaille comme mineur. La mine de houille de Bézenet a fermé au début du XXe siècle, mais l’exploitation du charbon a repris en 1939 dans les tranchées de surface.

 Le 12 août 1944, vers 14 h 45, un convoi allemand est attaqué par cinquante maquisards du corps franc Bonnet-Large (AS-MUR), au lieu-dit les Bourdignats à Montvicq, entre Doyet et Bézenet. Les pertes allemandes sont grandes tant en hommes qu’en matériel. Les MUR affirment avoir détruit le convoi et tué 22 personnes.  Le caporal allemand Peter Borg fait lui la déposition suivante : « J’ai servi dans la 13e compagnie du Régiment de Sûreté 192 jusqu’à ma capture. Le 12 août 1944 nous avons reçu l’ordre de convoyer un transport d’essence de Montluçon à Clermont-Ferrand, ce convoi qui consistait de 2 camions et deux automobiles, fut attaqué soudain par les FFI à quelques 22 kilomètres au sud-est de Montluçon. Pendant l’escarmouche nous avons eu 15 morts et deux disparus. Les FFI se retirèrent après avoir mis le feu à nos véhicules. »

 Parmi les morts, il y a un officier, ce qui rajoute à la rage des Allemands, qui cherchent à se venger par tous les moyens. Roger Imbert, qui circule à vélo sur la route nationale 145, a le malheur de croiser leur route à Bézenet. Les Allemands l’arrêtent au Puy Pochin et l’accusent de terrorisme. Un autre mineur est arrêté lui aussi, mais il est vite libéré.  Roger Imbert n’a pas cette chance. Après avoir été torturé, il est fusillé à Bézenet, au Chemin de la Gaudrière, où il est laissé agonisant. Ce n’est que le lendemain, à 8 heures, qu’il décède à son domicile. Une stèle indique l’emplacement de son martyre au bout de la rue qui porte maintenant son nom, qui figure aussi sur le monument aux morts de Bézenet.

Les Allemands n’en ont pas fini. Ils cherchent d’autres victimes. Peter Borg affirme encore que « Alois Schleicher, à l’époque sergent, chargé des Services de notre compagnie, avait demandé à la Gestapo qu’on lui remette les 40 civils français pour les faire fusiller en représailles de l’attaque du convoi ». La Gestapo, en fait la Sipo-SD de Montluçon, donne son accord : 42 otages sont fusillés, le 14 août 1944 au matin, à la carrière des Grises de Prémilhat.

Voir Notice publiée dans le Maitron

Voir article « Mémorial de la Carrière des Grises »