Robert FALLUT figure parmi les plus grands passeurs de mémoire de la Résistance et de la déportation du département de l’Allier…
Marqué dans sa chair par le sort qui lui fut fait en déportation, après que les soucis de santé qui s’en suivirent se furent amoindris, il a su exprimer la peine de ceux qui, revenus de l’enfer concentrationnaire, n’avaient pas le juste retour de la reconnaissance qui s’accordait naturellement à la résistance. Marqué par l’expérience de ses mois d’éloignement forcé de son combat de Résistant il se fera l’ambassadeur de la mémoire de la déportation au sein de la FNDIRP et auprès des jeunes générations lorsqu’il était régulièrement appelé à témoigner de son parcours dans les établissements scolaires.
Mais il a aussi été un infatigable artisan de la préservation de la mémoire de la Résistance, toujours en quête pour reconstruire le puzzle de la Résistance dans l’Allier pendant le temps de sa déportation. Ses recherches sont passées par le recueil de nombreux témoignages, des notes et des enregistrements, puis des écrits pour en propager la connaissance.
Pour l’avoir côtoyé pendant plus de trois décennies j’en ai beaucoup appris ; la mémoire de la résistance et de la déportation va nourrir l’histoire dans l’écriture d’un récit national qui en conservera les grands traits. Mais la mémoire de la résistance et de la déportation est d’abord celle des femmes et des hommes qui en firent l’expérience ; la richesse de cette mémoire est inséparable de leur voix, des idées porteuses de leur engagement, des souvenirs et des oublis que le croisement des témoignages révèle. Elle ne supporte guère d’être désincarnée au gré des pages d’un manuel. Elle fait voyager dans la connaissance au gré des émotions et de leur partage, au travers de créations d’actualité, d’événements mobilisant l’attention, suscitant l’intérêt…
L’enregistrement dans sa forme brute peut ouvrir la porte à la curiosité… Ecoutons l’entretien des deux Robert pour retrouver le visage des jeunes d’avant-hier derrière leur voix d’hier…