Saint-Germain des Fossés la Résistante

Saint-Germain des Fossés la Résistante

Saint-Germain-des-Fossés, petite ville bourbonnaise de 3600 âmes, en 1940, fut un lieu favorable à la Résistance pour plusieurs raisons comme la proximité de la capitale,Vichy, de la plaine de la Forterre où il y eu des parachutages, de la ligne de démarcation (40 km), des forêts de la Montagne Bourbonnaise (30 km) mais aussi de la… gare. Et pas n’importe quelle gare !

La Gare, un lieu incontournable !

La gare de St Germain-des-Fossés en 1939-1945

La gare de Saint-Germain-des-Fossés était l’un des noeuds ferrovaires les plus importants du Massif Central, un carrefour de plusieurs axes nationaux,  notamment vers Lyon, la capitale de la Résistance en zone sud,  permettant ainsi la circulation des hommes ainsi que celle des messages. A la gare, 800 actifs travaillaient, et parmi eux de nombreux cheminots, comme Antoine Désormière, Edmond Maillot, qui faisaient du renseignement. L’agent anglais  Mitchel, installé à… l’Hôtel du Parc, où résidait le Maréchal Pétain, au 3ème étage, chambre 353, envoyait, à Londres, les informations glanées sur les déplacements des troupes allemandes. Le 7 avenue de la gare (devenue depuis Avenue du colonel Privat) était un lieu de réunion des chefs (Kespy, chef départemental de l’Allier, Antoine Désormière, employé à la gare de St Germain, chef du réseau « Résistance-Fer » entre autre) de la résistance du secteur Sud-Allier, au domicile de René Privat, dit « Didier », un officier de l’armée de l’air : là, il fut décidé en mai 1942, la création d’un maquis au sud-est de Châtel-Montagne, dans les bois de la Madeleine. Les parachutages d’armes, durant l’été 1943, à Cindré, à Varennes-sur-Aller, à Nizerolles… permis notamment au maquis de saboter les voies ferrées sur l’axe St Germain-des-Fossés – Moulins…

L »esprit résistance », dès 1940,  à l’Hôtel du Pont

L’hôtel du Pont à droite de la photo

L’Hôtel du Pont, en centre-ville, est exloité par Louis Saurou, sa femme et leur fils de 18 ans, Pierre. Ils font partie des MUR d’Auvergne (surtout en 1942) et tous sont en relation avec Désormière et Privat. Avec le patron du Buffet de la gare, Henri Moine, ils repérent et de récupérent à la gare les réfractaires au STO. Et après qu’ils aient dormi à l’Hôtel du Pont, Désormière, dit « Delorme, » les fait accompagner dans les maquis de la Montagne Bourbonnaise pour les incorporer dans le groupe « Didier. » Mais, le 12 février 1944, la Gestapo arrête Louis et Pierre Saurou, Antoine Désormière. Seuls les deux derniers reviendront de déportation.

La maison du 7, rue de la Cabine…

La maison des Terret

… (aujourd’hui, Rue de la Résistance) est un lieu connu des mouvements de Résistance : si elle était un lieu d’accueil pour ceux qui sautaient des trains, des prisonniers de guerre… la maison de la famille Terret, militants communistes, servait aussi de « boîte à lettres » pour la diffusion de missions ou de documents. Cheminot et ancien maire de Saint-Germain-des-Fossés (1905-1925), Pierre ainsi que Léonie Terret, son épouse, qui exerçait la profession d’institutrice, fabriquaient chez eux, des tracts qu’ils diffusaient, tout en s’efforçant de développer au sein de la ville le Front National, crée par le Parti communiste. Suzanne Terret, leur fille, devint en mars 1942 agent de transport de la presse clandestine, à Vichy, Cusset, Gannat, Clermont-Ferrand… en liaison avec d’autres groupes de Résistants. Arrêtée en flagrant délit à Paris, emprisonnée, elle tomba malade et mourut le 14 août 1943.