Un patrimoine mémoriel

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Dans la période de l’immédiat après-guerre l’organisation mémorielle initiée par les FTPF avant même la fin du conflit visait à préserver les valeurs de l’engagement dans la Résistance en même temps qu’il semblait légitime aux combattants de l’ombre de veiller à ce que la nation leur soit justement reconnaissante des sacrifices qu’ils avaient consentis pour venir à bout de la barbarie nazie et rétablir la démocratie républicaine. Cette reconnaissance des droits »d’Anciens Combattants » était différente dans son approche de celle qui avait été accordée à « Ceux de 14-18 » dans la mesure où la Résistance avait été un mouvement populaire plus que militaire, d’une grande diversité dans la clandestinité plutôt qu’armée bien organisée…

Les Résistants n’ont pas tous eu la volonté de faire partager leur histoire dans une vie d’après consacrée à une reconstruction de normalité et de soulagement. Des pans de cette histoire ont ainsi pu tomber dans l’oubli et des souvenirs parcellaires induire des lectures erronnées parce que parcellaires…

Des combattants ont pu lutter loin de leur région d’origine et l’issue de leur parcours de Résistance parfois tragique les a rangés parmi les « Inconnus »… Parfois aussi, rescapés des camps, ils ont pu regagner leur terre d’origine sans se manifester sur les lieux de leurs combats où leurs camarades les avaient rangés parmi les « disparus »… Autant de situations que l’Histoire ne retiendra pas dans la rédaction de son roman national, mais qui nourrissent l’humanité de la mémoire. Le « droit à la mémoire » des Résistants fait de la recherche une partie indissociable de la commémoration.

Documenter

Des lieux, des événements et des acteurs…

La Résistance s’était initiée et développée dans deux logiques différentes. De Gaulle lançant son appel depuis Londres la voyait militaire à partir des forces, des bases et des alliances qui pouvaient contribuer à la reconquête du territoire et de sa liberté quand d’autres prônaient le soulèvement populaire et la lutte sous toutes ses formes contre l’occupant et ses complices de la collaboration pétainiste. Ces deux courants se sont rejoints dans la prise de conscience de leur complémentarité pour apporter aux forces alliées les ressources complémentaires aussi décisives pour la Libération que pour la reconnaissance de la France combattante au rang des vainqueurs, garantissant ainsi le rétablissement d’un Etat républicain indépendant.

Le plus souvent le jalon de la mémoire de la Résistance s’est fait monunent, stèle ou plaque pour marquer le lieu, et une inscription identifie le moment et les victimes, sans plus. Les commémorations renvoient justement au temps dans l’agenda des cérémonies ; aussi indispensables, l’explication des lieux, imposés ou choisis, le récit des événements et l’évocation du parcours de vie dans lequel s’est inscrit celui du Résistant doivent être documentés pour que la mémoire perdure.

Les traces de la Résistance sont porteuses de la diversité des approches, des évolutions du phénomène au fil du temps et de tout ce qui constituait le « déjà là », des racines de l’engagement, de ses circonstances qui font écho à la vie d’avant… C’est cette richesse et cette complexité qui font de la mémoire de la Résistance un sujet inépuisable de découverte éclairant une histoire qui la range dans les livres fermés du passé, aidant à la lecture du présent et dans son idéal potentiellement inspirante pour l’avenir.

Dès lors que les acteurs ne sont plus là pour porter le récit de leur engagement, les traces écrites deviennent incontournables pour préserver la mémoire des faits, sur les lieux en accompagnement des monuments et sous toutes les formes éditoriales utiles à la conservation et à la diffusion de l’information.