Le 23 avril 2017, quinze ans après que «l’homme du détail››, .Jean-Marie Le Pen, ait, avec alors 16,86% des voix accédé au second tour de l’élection présidentielle de 2002, sa fille, Marine Le Pen, lui ayant succédé à la tête du Front National, était qualifiée pour le second tour de la présidentielle, ayant recueilli 21,30% des suffrages, soit près de 7,7 millions de voix ; auxquelles l’on pouvait ajouter les 1,7 millions de suffrages portés sur Nicolas Dupont-Aignan, dont Marine Le Pen annonçait vouloir faire son premier ministre.
Ce résultat – 1,2 million de voix de plus que lors de l’élection présidentielle précédente en 2012 – traduisait une progression des idées xénophobes et liberticides portées par le discours anti-immigrés et sécuritaire de Marine Le Pen, ainsi que l’ampleur de la crise morale, sociale et de la démocratie de notre pays, pour une large part conséquence de l’accentuation de la remise en cause du Pacte social et républicain mis en place à la Libération par le Programme du Conseil National de la Résistance. Un résultat qui ne pouvait que soulever une vive inquiétude et, le risque de voir Marine Le Pen élue ne pouvant être exclu, l’ANACR appela les électeurs à prendre en compte les valeurs de la Résistance dans la détermination de leur choix, et à poursuivre l’engagement antifasciste des Résistants.
Les résultats dimanche 10 avril de ce premier tour de l’élection présidentielle 2022 – lors duquel
11 347 660 voix (32% des exprimées) se sont portées sur les candidats d’extrême-droite Marine le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan – renforcent cette inquiétude de voir accéder à la magistrature suprême la candidate du Rassemblement National, à l’autoritarisme assumé sur le plan intérieur, à la xénophobie renforcée, qui n’a cessé d’afficher ostensiblement sa solidarité avec les adversaires de la démocratie à travers l’Europe et le monde, de Trump au brésilien Bolsonaro…, ses liens anciens et persistants avec les formations européennes d’extrême-droite et néofascistes, ainsi qu’avec le régime poutinien, alors même qu’il s’engageait dans un expansionnisme agressif en Géorgie, en Crimée et dans l’Est de l’Ukraine, parallèlement au renforcement sévère de la répression contre toute expression démocratique en Russie.
Fidèle aux valeurs humanistes, patriotiques et démocratiques de la Résistance ayant inspiré la lutte des Résistantes et Résistants, l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance, l’ANACR, se prononçant pour une société juste, démocratique et fraternelle, pour un monde pacifique et solidaire, et qui n’a cessé depuis la Libération de combattre la xénophobie et les résurgences potentielles ou avérées du fascisme, masqué ou non, appelle les citoyennes et les citoyens à la vigilance et au discernement lors du second tour de l’élection présidentielle le 24 avril, et lors des élections législatives de juin prochain.
Et, en conscience, à écarter la menace qui pèse sur l’avenir démocratique de notre pays.