Le recensement des lieux de mémoire de la Résistance dans le département de l’Allier marqués d’un monument, stèle ou plaque fait apparaître un semis assez irrégulier sur le territoire. Certaines zones sont particulièrement marquées par ces jalons, -le plus souvent des traces de la répression- quand d’autres sembleraient plus épargnées…
L’observation de l’activité des organisations de la Résistance sur le territoire livrerait-t-il quelques explications ?
L’historique des unités combattantes de la Résistance (1940-1944) réalisé par le Général de la Barre de Nanteuil en 1984 sur la base des archives des dossiers d’homologation déposés par les responsables des maquis dans les années qui ont suivi la guerre. Les informations contenues dans ces monographies peuvent être entachées d’erreurs liées à des transmissions orales, à la faiblesse d’un souvenir ou aux lacunes laissées par les exigences de la clandestinité en matière d’identification et de discrétion dans l’action. Elles doivent être confrontées à nos autres sources, traces écrites, témoignages et archives diverses, mais n’en constituent pas moins une base sure pour nos études et le travail de mémoire.
Pour l’Allier l’historique est accompagné de quatre cartes calées sur différentes périodes. La première couvre quatre années et isole une seule trace d’unité combattante avant 1943 sur le secteur où le Camp Hoche s’est installé en mai 1943. Pour l’année 1944 les trois cartes illustrent l’effet booster du débarquement allié le 6 juin avec une densification évidente des opérations et surtout la distinction des stratégies des grands mouvements, les unités identifiées FFI avec des origines MUR se mobilisant dans l’action après le 6 juin 1944 alors que les unités FTPF étaient dans l’action dès le tout début de la guerre et dans l’organisation de la lutte armée dès 1942. La distinction entre les deux mois qui ont suivi le débarquement avec la montée en charge de l’engagement des forces de la Résistance et les deux mois qui précèdent la libération du département est aussi intéressante dans l’observation de la répartition géographique des initiatives et de leur nature. La reprise schématique des cartes ne comprend pas l’identification des types d’opération, à l’exception des parachutages dont la cartographie illustre le choix clair de ne pas armer les organisations FTPF.
- (les points rouges du fond de carte marque l’emplacement d’un monument, d’une stèle ou d’une plaque à la mémoire de la Résistance, des victimes des combats et de la répression).