Dimanche dernier -c’était le 28 juillet2021-, Michèle Guingouin, en nous accompagnant sur les pentes du Mont Gargan où son père avait conduit le Maquis Limousin, nous avait confié sa vision du travail de mémoire qu’elle accomplit toujours avec autant d’enthousiasme : elle porte cette mémoire de l’héritage familial comme son inséparable sac-à-dos sur le chemin de la vie.
Tout commence dans le creuset du Club Mémoires du Collège de Saint Germain des Fossés animé par Christophe Boutier… S’engager dans l’aventure du Concours National de la Résistance et de la Déportation suppose de la préparation ; et le temps scolaire n’y suffira pas.
A Saint-Gilles-les-Forêts, c’était la cour de récréation… Des jeunes et leurs parents, des curieux, des enseignants, des militants de la mémoire sont réunis près de l’école où Georges Guingoin était instituteur…
L’expérience que nous avons vécue en accompagnant les jeunes collégiens et collégiennes a été d’autant plus intéressante qu’elle se déroulait hors des sentiers balisés des initiatives institutionnelles mais plutôt dans l’univers chaleureux d’une rencontre dont la première dimension était l’humanité. Trois générations étaient ensemble réunies, toutes la pensée, oeil et oreille grands ouverts en quête des signes de la génération d’avant, celle des acteurs de la Résistance.
Que ce soient les récits de Michèle Guingouin sur les chemins du Mont Gargan ou les commentaires d’Henri Diot dans les ruines du village martyre d’Oradour, les mots étaient écrits à l’encre de la terre pour raconter aux enfants, à leurs parents, à celles et ceux de la génération d’avant l’histoire d’une Résistance aussi audacieuse qu’admirable et l’inhumanité des pires exactions de la barbarie nazie.
Les ingrédients étaient réunis pour que la Mémoire se passe : fouler la terre d’un lieu, resituer le temps, et partager la connaissance de ce qui fut fait… L’ombre du « Préfet du Maquis » et de ses hommes se fondait dans les nôtres… Les cris et les pleurs des femmes et des enfants d’Oradour hantaient les esprits. Il n’est pas anodin de partager cette expérience dans ce contexte intergénérationnel ; le face-à-face prof-élève d’une classe ou la solitude face à soi d’un écran ne produiront jamais cette richesse partagée de connaissances et d’émotions.
S’il ne devait rester qu’une chose dans le sac-à-dos des militants de l’ANACR, ce serait certainement ce trait-d’union accrochant aujourd’hui ceux d’hier à ceux de demain, un relais passé avec le bagage des belles valeurs que la Résistance a fait vivre.
Quelques images pour illustrer mon propos :