HOCHE, le maquis oublié ?
Dans L’Historique des unités combattantes de la Résistance (1940-1944) publié en 1984 au Service Historique du Ministère de la Défense (Etat-Major de l’Armée de Terre), le Général de la Barre de Nanteuil ne fait pas état du Camp Hoche.
Cette formation, bien présente dans la mémoire de la Résistance au coeur du bocage bourbonnais, s’y retrouve sous une autre appellation, celle de Maquis de Saint-Pourçain sur Sioule. Cette dénomination avait été débattue avant que ne soit adopté le nom de Hoche.
L’ouvrage répertoriant les formations inscrites au Bulletin Officiel du Ministère de la Guerre « Unités combattantes de la Résistance » volume 328-3 arrêté à la date du 1er mai 1958 et réédité en 1974 sous le n° 367 attribue des n° d’ordre aux unités ; le Maquis de Saint-Pourçain sur Sioule porte le n° 14 et le Camp Danièle Casanova le n° 17.
La notice du Maquis de Saint-Pourçain sur Sioule fait état dans l’historique de ses actions d’une première en date du 11 novembre 1942, un coup de main à Noyant sur un dépôt d’explosifs (20 kg d’explosifs récupérés par les trois maquisards ayant conduit l’opération.
La seconde opération citée porte sur la manifestation en gare de Montluçon le 6 janvier 1943 où la foule empêcha de partir le train de travailleurs envoyés en Allemagne malgré les importantes forces de police renforcées de deux compagnies allemandes.
Ces initiatives relèvent plus surement de l’activité du « Groupe armé de Montluçon-Ville » initié par des ouvriers communistes de Montluçon autour des Bavay et de Georges Gavelle. Des manifestations comme celle du marché de la Ville Gozet en octobre 1940 montrent bien qu’il ne s’agit pas là d’un tout début, mais bien du développement de la Résistance à laquelle vont se joindre des travailleurs échappés du convoi du 6 janvier à Montluçon et quelques semaines plus tard de nombreux réfractaires au STO.
Le terme de STO est repris dans le fascicule, mais à la date de la manifestation le STO proprement dit n’existe pas, sa promulgation n’interviendra que le 16 février 1943. Sur le fond la collaboration économique était déjà largement engagée avec les mesures de « la Relève » datant du 22 juin 1942 et de la loi sur l’orientation et l’utilisation de la main d’oeuvre datant de septembre 1942, mesures qui ne rencontraient pas le « succès » escompté par le gouvernement de Pétain et les attentes de l’occupant entré en guerre sur le front de l’est avec l’URSS dpuis 1941.
A compter de mars 1943 les actions répertoriées correspondent bien à la phase initiale de l’installation du Camp Hoche dans la clairière de La Pièce Plate dans les bois des Champs à Meillard.
Ce sont ensuite plus de trente actions qui seront répertoriées jusqu’en septembre 43 en de nombreux points du département, de la région montluçonnaise (origine des premiers maquisards) à la forêt de Marcenat, du Mayet d’Ecole à Treban.
L’attaque des GMR en forêt des Colette où le maquis s’était déplacé en partant de Meillard précipitera la dissolution et le reversement des combattants sur d’autres unités.
L’histoire du Camp Hoche et de nombreux élément permettant d’en appréhender la genèse sont à lire dans l’ouvrage de Robert FALLUT -« Hoche, du tract à la lutte armée » publié en 2008 et consultable en ligne ici .