Un « passeur de mémoire », ça ressemble à quoi ?
Sans rencontre, point de passerelle pour la mémoire.
Ce que l’expérience enseigne, c’est que le passeur de mémoire n’existe peut-être pas, qu’en tout cas ce ne sera ni toi, ni moi, tout au plus le fruit d’une rencontre, d’un rassemblement, une cohorte, la tribu d’un moment, une petite société faite de traits-d‘union qui vont tous ensemble porter le courant de la mémoire.
La petite histoire.
Le « point de rencontre », l’occasion, la clé du démarreur, c’est le contact… En l’occurrence, dans ce cas d’espèce, l’exposition « Terre de Résistance » va devenir le catalyseur de la réaction en chaîne du passage de la mémoire !
Les protagonistes en action :
une équipe pédagogique et son projet « mémoire » au collège…
des élèves curieux et très intéressés, très impliqués pour certains…
la rencontre au cours d’une présentation de l’exposition « Terre de Résistance » qui les touche…
des retours dans les familles dès le soir-même, avec en écho l’évocation du passé familial…
un retour d’informations vers l’association…
une petite recherche complémentaire auprès des anciens et des écrits…
… et notre connaissance a progressé avec son lot de précisions qui vont retourner jusqu’aux familles par le biais des enfants pour fermer la boucle du cercle vertueux de l’apprentissage et du partage…. et peut-être se poursuivre avec d’autres échanges !
Nous ne savons jamais tout… mais nous en savons plus !
Un « passeur de mémoire », ça ressemble à quoi ?
« Passeur de mémoire », finalement c’est ce processus qui s’engendre et prospère dès lors que les curiosités sont éveillées et l’intérêt suscité par l’objet, jamais tout seul, et toujours attentif à l’écoute et au regard des autres.
Du coup, l’élève qui est aussi le Petit-Fils interroge le Père sur l’histoire du Grand-Père… La nouvelle nous revenant de la participation du Grand-Père Hubert au maquis, il aura suffi d’interroger Lucien pour qu’il nous rappelle qu’en 1943, pendant que le camp Hoche s’installait dans les bois des Champs au bord du Douzenan, sur le plateau, de l’autre côté de la vallée la Famille d’Hubert vivait au domaine des Chapiats… Du coup il est assez probable qu’en travaillant dans les parcelles proches de la rivière Hubert et son père aient pu soupçonner l’existence de quelque chose dans les bois voisins…
Ce qui est sûr par contre, c’est qu’Hubert en « FTP sur place » a rejoint le camp Henri Barbusse sur le secteur de Voussac sous le commandement de Bouchard. Lucien et Hubert se retrouveront après le 6 septembre à la libération de Moulins avec les Résistants venus de Barbusse, de Casanova et d’autres groupes, pour poursuivre ensuite la libération du pays…
Trois générations confondues, jeunes élèves, enseignants, parents d’élèves, militants associatifs et anciens Résistants, nous avons fait là un petit bout de route ensemble sur le chemin de la mémoire. Pour bien vivre, la mémoire a besoin comme ça d’être souvent « réveillée ».
… Ensemble passeurs de mémoire !
Pour ce qui est de l’Histoire, on verra plus tard.